La confiance, c'est une histoire personnelle entre soi et soi.
On pourrait croire qu'elle se mérite, mais c'est plus complexe. Elle se construit. Il y a la rencontre, la découverte, et la connaissance de l'autre. Une fois qu'on le connait, on sait de quoi il ou elle est capable.
Ensuite vient le moment où l'on projette nos attentes, sur ces capacités existantes. On décide alors de s'appuyer dessus, ou pas. A ce moment-là, ce n'est plus la personnalité de l'autre qui compte, mais notre envie, nos suppositions, nos décisions. Je choisis la confiance, ou à l'inverse, je la rejette. La personne n'a pas changé, c'est notre coeur qui est moins disposé à s'abandonner. Ou l'inverse. C'est ainsi que, subjectivement, rejetant notre connaissance de l'autre, nous choisissons de faire confiance à quelqu'un dont on sait qu'il va nous lâcher, ou de douter de quelqu'un dont le soutien est pourtant étayé. Nos peurs, nos désirs, nos pulsions, nos émotions viennent polluer nos fondations.
La confiance, c'est aussi un lâcher prise sur nos attentes.
Je peux avoir confiance que quelqu'un que j'aime réagira de manière bénéfique pour moi, si je viens à tomber. Mais ma confiance ne doit pas lui dicter sa conduite, mais au contraire lui laisser le choix des moyens. Si je tombe, peut-être que cette personne m'empêchera de toucher le sol et de me blesser, ou peut-être sera-t-elle là pour me prendre dans ses bras et me relever, ou peut-être m'encouragera-t-elle simplement par la parole à le faire, ou même s'accroupira-t-elle en silence à mes côtés. Sa personnalité, sa façon de résoudre un problème, sa solution : c'est à moi de l'accepter, sachant qu'elle ne me doit rien, et qu'elle fait au mieux de ce qu'elle pense juste et avisé.
De la même manière, cela me rend libre moi aussi d'avoir le choix de mes moyens, lorsque je suis dans le rôle inverse.
Le doute mine une relation. La confiance l'enrichit. Mais c'est un long travail à faire sur soi. Il faut d'abord apprendre à avoir confiance en soi.